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samedi, 13 juillet 2019 19:59

Introduction à la série d’articles sur le genre, les minorités et les problèmes sociaux dans l’Agriculture ivoirienne Spécial

Écrit par Steve D
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Introduction à la série d’articles sur le genre, les minorités et les problèmes sociaux dans l’Agriculture ivoirienne Introduction à la série d’articles sur le genre, les minorités et les problèmes sociaux dans l’Agriculture ivoirienne Amd agro services

Nous commençons cet article par saluer et remercier toutes celles et tous ceux qui nous lisent et qui accordent un intérêt à nos écrits à travers leurs réactions. Nous  sommes certains que nous partageons un rêve commun : celui d’une agriculture ivoirienne et africaine résiliente face aux mutations socio-économiques, climatiques et environnementales. Une agriculture, capable d’assurer des conditions de vie décentes aux paysans et à l’ensemble des populations des zones rurales ; tout en garantissant un approvisionnement régulier des différents marchés urbains et des industries (locales et étrangères) avec des produits de bonne qualité répondant aux normes d’une agriculture durable.

Nous invitons toutes celles et tous ceux qui désirent partager leurs idées ou réflexions sur les moyens d’atteindre cet idéal d’agriculture durable avec toutes les lectrices et les lecteurs à travers la plateforme www.pamdagro.ci  à nous les faire parvenir à notre adresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. .  

Pour ce trimestre (Juillet-Septembre), nous aborderons les trois principaux sujets qui sont : le genre, les minorités et les problèmes sociaux dans l’agriculture ivoirienne. Notre analyse consistera essentiellement (sans aucune prétention d’épuiser ces sujets) à répondre aux questions suivantes :

-  Genre :

ü  Comment mieux poser la problématique du genre dans l’agriculture ivoirienne de manière à trouver des solutions qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des zones rurales et qui permettent de faire évoluer les mentalités et modifier les comportements face à cette problématique ?

ü  Est-ce que la meilleure réponse à la question du genre en milieu rural consiste à donner aux femmes (productrices) des droits civils et coutumiers égaux à ceux des hommes (accès facile et équitable aux terres, succession, etc.) ?

ü  Le niveau de réussite (les avantages, droits et compétences acquis  ou offert à certains hommes) est-il  le niveau idéal de référence qui devrait être comparé à celui acquis ou offert aux femmes  pour que soient résolues les questions du genre ?

 

-  Minorités :

ü  Comment mieux définir les minorités dans le secteur de l’agriculture ivoirienne afin d’identifier les difficultés auxquelles elles sont confrontées et y apporter des solutions pertinentes?

ü  Quels rôles peuvent jouer les minorités dans le développement des principales filières agricoles ?

üComment faire évoluer les mentalités et changer positivement les comportements sur le rôle que peuvent jouer les minorités dans les chaines de valeurs agricoles en Côte d’ivoire de manière à les redynamiser ?

 

-  Problèmes sociaux :

ü  Quels sont les problèmes sociaux qui surviennent de manière transversale et récurrente au sein des principales filières de l’agriculture ivoirienne ?

ü  Quelles pourraient être les solutions idoines ?

Nous serions très heureux de recevoir vos remarques et observations quant à ces questions soulevées et à la manière dont nous pourrions les aborder.

Nous ne saurions conclure cet article sans toutefois faire une brève analyse de l’actualité qui prévaut au sein de la filière cacao au Ghana et en Côte d’ivoire. Nous restons persuadés que la résolution de la problématique de l’amélioration des conditions de vie des producteurs ivoiriens et ghanéens de cacao ne réside pas essentiellement dans la mise en place d’un mécanisme sensé leur garantir un prix minimum bord champ fixe dans un contexte de marché boursier où les intérêts des principaux acteurs divergent ; et où les prix sur ces marchés fluctuent en fonction de l’offre et de la demande mondiale des fèves brutes, des stocks de fèves disponibles  dans les entrepôts des multinationales à travers le monde, de l’évolution de la demande et des habitudes de consommation des produits à base de cacao des consommateurs européens et américains, et de bien d’autres facteurs difficilement maîtrisables.

L’une des premières solutions pour améliorer le niveau de vie des producteurs de cacao selon notre analyse, serait de réduire considérablement les coûts de production des fèves de cacao qui sont de plus en plus élevés pour la majorité des petits producteurs. Selon une étude menée par César Paz Lopez (« Étude sur les coûts de production et de leur relation avec le coût de la vie des producteurs de coopératives partenaires du programme Équité en Côte d’Ivoire, Mai 2017) pour le compte du Programme Equité et également dans le document « Manuel du Planteur de Cacao », (page 81, édition de Février 2015) rédigé par le GIZ, les coûts de productions moyens par hectare pour un petit producteur de cacao appliquant les BPAs sont de l’ordre de 1.198.715 FCFA par hectare soit environ 2.055 US$ par hectare. Ce qui correspond à environ 79% du prix plancher de 2.600 US$, trop élevé pour permettre aux petits producteurs de vivre décemment sans un apport financier additionnel provenant des primes versées par les organismes de certification.

 Bien que le CCC et le COCOBOD aient mis en place des mécanismes de soutien aux producteurs en vue de faire baisser les coûts de production : distribution gratuite de certains intrants agricoles aux producteurs (sacheries et produits phytosanitaires). Force est de constater (pour ceux qui s’intéressent de près aux producteurs de cacao) que ces mécanismes souffrent de nombreuses insuffisances et leurs impacts sont très minimes. Il serait souhaitable que des réflexions soient menées pour la mise en place de mécanismes plus efficaces et plus transparents, qui incluent les producteurs et leurs organisations.

Si l’effort de convergence des actions de ces deux institutions visant à offrir des prix plus rémunérateurs  aux producteurs ivoiriens et ghanéens est à saluer et à encourager ; il demeure que des différences existent dans le fonctionnement de ces institutions et dans leurs environnements macroéconomiques.

Nous ne citerons que quelques différences qui pourraient être des obstacles à l’efficacité de leurs actions communes : systèmes de commercialisation ; financement de  la commercialisation ; taux de conversion des monnaies locales (FCFA et Cedi) entre elles, et entre elles et les devises de cotation sur les marchés boursiers de Londres (livre) et New York (dollar américain), etc.

Les retombées de l’instauration d’un mécanisme de fixation des prix CAF à 2.600 US$ avec un différentiel de subsistance de 400 US$ en cas de baisse des prix en dessous de 2.600 US$, seraient très bénéfiques pour les producteurs des deux pays. Mais les bénéfices seront certainement plus importants pour les producteurs de cacao des autres pays qui ont adopté des systèmes de commercialisation plus libérale.

Nous terminons notre analyse par relever que les paysans sont des entrepreneurs individuels qui ont besoin de véritables structures d’accompagnement qui leur offrent des services de qualité à des coûts acceptables. Les rôles des pouvoirs publics devraient être de créer les conditions pour une mise en place de structures publiques et privées autonomes d’accompagnement capables d’offrir ces services de qualité à moindre coûts aux producteurs dans la gestion quotidienne de leurs entreprises agricoles de cacao et de diverses autres spéculations agricoles afin d’assurer la rentabilité et la durabilité des activités agricoles.  

Steve D.

Lu 5997 fois Dernière modification le vendredi, 19 juillet 2019 08:34